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Faut-il dépister l'anxiété et la dépression après un AVC ?

 

Des troubles d’ordre psychologique apparaissent chez plus d’un tiers des patients après un accident vasculaire cérébral (AVC) et ceux-ci peuvent être associés à une morbidité et une mortalité accrues.1 L’anxiété est considérée comme le trouble psychologique le plus répandu, avec une incidence d’environ 11 % à l’échelle d’une vie.2 On estime qu’après un accident vasculaire cérébral  ou un accident ischémique transitoire (AIT), l’anxiété apparaît chez environ 24 % des patients.3

Dans une récente revue systématique de la littérature et  méta-analyse3 réalisée de 2014 à 2015, des chercheurs ont  tenté de mettre en évidence de possibles associations entre les accidents vasculaires cérébraux (AVC) et les troubles psychologiques tels que l’anxiété et la dépression. Les auteurs ont répertorié 2.061 études, et 24 études, portant sur 15 448 patients âgés de 51,7 à 75,2 ans et avec une proportion de femmes entre 20,8 % et 59,3 %, ont été sélectionnées pour effectuer cette analyse. 6 études reprenaient des patients ayant eu un AVC ischémique, 9 études englobaient des cas d’AVC ischémique et des cas d’AVC hémorragique, et dans 9 études, le type d’AVC n’était pas précisé. En ce qui concerne le lieu, 13 études avaient recruté des participants en hôpital, 4 en centres de revalidation, 3 en ambulatoire (y compris les cliniques de jour), et 4 dans la population en général (via par ex. des registres d’AVC). Ces études ont évalué l’anxiété à divers moments après un AVC, sur des périodes allant de 3 jours à une fois par an pendant 20 ans.3

Selon les auteurs, 13 études portant au total sur 2 408 patients font état d’associations entre l’anxiété post-AVC et la dépression post-AVC (intervalle de confiance à 95 % : 2.23,  9.74), 1 étude mentionne une association avec l’anxiété avant un AVC, 3 avec la dépression avant un AVC, 1 avec l’état de fatigue, et 2 avec des troubles du le sommeil.3

Les auteurs ont conclu qu’au vu de l’existence d’associations significatives entre l’anxiété et la dépression après un AVC, il serait opportun de dépister la dépression post-AVC chez les patients souffrant d’anxiété post-AVC et vice-versa. Ils suggèrent que détecter la présence d’anxiété ou de dépression avant un AVC peut être utile pour identifier les personnes ayant un  risque plus élevé d’anxiété après un AVC. Ils ont identifié d’autres facteurs potentiels modifiables, tels que la fatigue ou les troubles du sommeil, qui pourraient être ciblés dans les interventions. Enfin, ils ont à nouveau souligné la nécessité de mener d’autres recherches sur l’association avec l’anxiété post-AVC.3

 

Références :

  1. O. P. Almeida and J. Xiao, “Mortality associated with incident mental health disorders after stroke,” Australian & New Zealand Journal of Psychiatry, vol. 41, no. 3, pp. 274–281, 2007.
  2. R. C. Kessler, et al., “The global burden of mental disorders: an update from the WHO World Mental Health (WMH) surveys,” Epidemiologia e Psichiatria Sociale, vol. 18, no. 1, pp. 23–33, 2009.
  3. Wright F. et al, Factors Associated with Post-stroke Anxiety: A Systematic Review and Meta-Analysis, Stroke Research and Treatment, Volume 2017 (2017).
Filing number - 180275 - Avril 2018
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